Made in Mauritanie

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La reprise

Oula, je crois qu'il y a un peu de laisser aller sur ce blog, moi qui voulait écrire un ou deux articles par mois, je crois que j'ai quelques articles de retard.

 

Bon du coup, je sais pas trop par où commencer (à part par le commencement). J'ai vécu/fait pas mal de choses ici depuis mon dernier article: J'ai fait une course de radeau, j'ai été un peu au Sénégal, le chantier a repris, j'ai été au nord du pays à Nouadhibou, j'ai vécu un ramadan et pris du poids, j'ai survécu à un hivernage (saison chaude/des pluies), j'ai préparé et couru un marathon, fait un 14 juillet dans une ambassade, fait un bal de marines américain, j'ai été aux Canaries et au Cap-Vert (enfin une seule île mais j'ai le visa alors ça compte) , j'ai aidé un apiculteur à sortir des abeilles d'une grue et on m'a collé un autre chantier en rab sur l'ambassade.

 

Etant venu pour travailler, je vais donc faire un article sur mon chantier, ça me semble plus approprié et ça fera croire que je fais pas que m'amuser ici.

 

 

La Reprise

 

Le redémarrage et l'évacuation du matériel

Ca y est, après 5 mois à rien faire et à devenir un champion sur Counter Strike et la belote en ligne (où règne pas mal de barges), l'opération pour laquelle j'ai tout quitté redémarre enfin. Cette reprise arrive après presque 2 ans d'interruption de chantier pour différentes raisons.

 

bob.gif Comment je me suis senti le 1er jour du redémarrage

 

L'entreprise attributaire a donc démarré les travaux le 1er juin. Cette entreprise sénégalaise a la lourde tache de reprendre un bâtiment rempli de malfaçon et qui a été bâclé par l'entreprise précédente. Mais avant de réellement démarré, il y a eu un mois de préparation de chantier, ce mois a permis à l'entreprise de nettoyer le chantier, débroussailler (oui même dans le désert ca pousse), prendre possession des locaux et préparer les travaux.

 

Le chantier était avancé à environ 80% du gros oeuvre, quelques câbles électriques étaient tirés mais tout est à vérifier ou à reprendre. Je vous laisse vous replonger dans le 3ème article de ce blog pour voir vous rappeler l'avancement au redémarrage.

 

Pour permettre un redémarrage dans de bonnes conditions et tourner complètement la page, l'une de mes premières vraies missions a été de reprendre contact avec le mandataire de l'entreprise qui a fait faillite afin d'évacuer le matériel encore présent sur site. Et là, ca a donné lieu a des grands moments de n'importe quoi. J'ai retrouvé cette personne, pris contact avec elle et nous avons donc procéder à l'évacuation du matériel qui appartenait encore à l'entreprise. Mais l'un des problèmes est que peu avant l'abandon de l'entreprise, l'AEFE avait fait le choix d'acheter le matériel en direct via le lycée et l'entreprise n'aurait ainsi que la pose à faire, permettant ainsi de continuer le temps que celle-ci soit de nouveau opérationnelle et reprenne du poil de la bête. Cette méthode avait déjà été utilisée par le passé dans des conditions identiques sur d'autres opérations.

Mais là non, créant une double liste, l'une avec le matériel et matériaux appartenant à l'entreprise et l'autre appartenant au lycée. Du coup, au lieu que l'entreprise évacue son matériel sagement et laisse la place, je dois vérifier que celle-ci ne me tire pas le matériel qui ne lui appartient pas.

Deuxième problème, l'entreprise a des dettes dans le pays, ces dettes sont au tribunal et le matériel a été saisi par la justice mauritanienne, ce qui les a empêché de saisir le matériel (hormis qu'ils n'ont pas la place de le stocker et le manque de moyens) mais qui a également empêché les créanciers de se servir sur place (méthode courante ici), le lycée est sur la parcelle de l'ambassade de France, du coup l'Etat mauritanien ne veut pas faire de vagues. Sympa le contexte de reprise

Et dès la 1ère réunion sur site je comprends que ca va être sport, le responsable a une 60aine d'année et va clairement essayer de me la faire à l'envers, moi le petit jeune blanc... 

Au final, il essaye de m'infantiliser en prenant pendant 1h des arguments qu'un enfant de 6 ans pourrait comprendre, et oui étant jeune je ne peux pas tout comprendre. C'est le festival et le ton monte (oui oui je vous jure) et je me fais un peu défoncer sur des arguments juridiques ou des documents que je ne connais pas et en montant la voix mais il ressort sans matériel et je le fais baisser d'un ton trsè rapidement (non mais oh), on finit donc sur un round nul pour le 1er tour mais c'est que le début.

Le lendemain, 2ème round, entre temps j'ai retrouvé mes billes et je suis armé, prêt. Ca tombe bien lui aussi, il attaque tout de suite en réclamant une compensation financière pour l'évacuation du matériel et il est même prêt à nous faire une fleur et nous revendre le matériel présent sur site. Bin voyons, comme disait Audiard "Un con ca ose tout c'est même à ca qu'on les reconnait". Il faut savoir que l'entreprise Palm doit environ 950k€ à l'AEFE/lycée du fait des travaux de reprises et des travaux annexes liés à la faillite, en comptant la caution bancaire qui a disparu et lui nous propose de racheter son matos pourri. Malheureusement, j'avais pas envie de rigoler et je voulais absolument rien lacher donc je l'ai renvoyé dans les cordes assez rapidement. 2ème Round Guillaume

 

chaud.gif Moi, avant le 2ème round

 

Aux termes de nombreux entrevus, nous trouvons un accord pour le matériel appartenant à l'ancienne entreprise que nous ne souhaitons pas garder. L'évacuation débute sans trop de soucis. Jusqu'au jour où il a essayé de prendre le matériel qui ne lui appartenait pas. Et là je crois qu'en terme de mauvaise foi, j'ai eu droit à un vrai champion, je me souviens très bien de la conversation, je vous préviens ca vole haut:

_M.Guillaume (oui tout le monde m'appelle comme ca ici), nous pouvons donc prendre ce matériel puisqu'il appartient à Palm

_ Non monsieur F, on en a déjà parlé ce matériel appartient à l'AEFE, nous l'avons acheté

_ Vous pouvez le prouver? Vous avez les factures ou preuves d'achat

_ Oui, les voici, vous pouvez voir que le lycée français et le destinataire et le payeur, Palm n'est mélé en rien

_ Oui mais ce matériel appartient quand même à Palm

_ Non arrêter, on en a déjà parler, ca va encore m'énerver.

Je redescend en température et lui sort un argument qu'un gamin de 5 ans pourrait comprendre:

_ Bon monsieur F, on va prendre un exemple simple; on va au marché ensemble, vous êtes mon restaurateur, j'achète une mangue, je la paye au vendeur de fruit à qui va t'il tendre le fruit

_ A vous

_ On est d'accord et donc la mangue appartient à qui?

_ A moi (après quelques hésitations), c'est moi qui vais la transformer

J'avoue qu'à ce moment je me suis demandé si j'étais filmé...

_ Non elle est à moi, elle sera à vous si je vous la donne mais au moment de l'addition je vous la payerai pas, je vous payerai la transformation du fruit

Après quelques secondes de réflexion

_ Oui, c'est vrai mais prenons autre chose ca va pas comme ca, prenons de la viande à la place de la mangue...

 

HEINNNNNNN!!!! J'ai vraiment cru être sur une autre planète à ce moment là. Au final, après plusieurs fritages où j'ai fini par croire qu'il aimait se faire humilier, il a fait évacué tout le matériel présent sur site, seules les grues et les bétonnières étaient encore sur site. 

Je crois que pour les grues, j'ai eu une équipe de champions. Ils ont failli me renverser une grue, en ont ensablé une (oui oui je jure), ont pété des cadres de fenêtres et m'ont arraché le portail d'accès, plusieurs fois...

Au passage, l'une des grues avait un nid d'abeille dans une des poulies, par chance, un prof est apiculteur et a essayé de récupérer la reine pour que les autres suivent, j'ai pu l'assister, équiper de la tenue de combat, j'ai eu l'impression d'être un cosmonaute mais c'était assez drole à faire. Bon au final on a rien choppé et ca a été un échec, en 2 ans, elle avaient eu le temps de s'aménager une ruche sympa...

 

Petit idée de l'évacuation:

 

 

 

 

 La reprise en main du chantier: 

Comme je l'ai écris plus haut, l'entreprise arrive après quasiment 2 ans d'interruption de chantier, imaginez ne serait-ce que la poussière la crasse qu'il pouvait y avoir sur le site...

Ce chantier a quelques spécificités tel que:

_ être sur un site d'ambassade et par conséquent, le site est survéillé par un gardien h24, tous les ouvriers sont contrôlés à l'entrée via une liste de présence et en sortant ils sont recontrolés avec un détecteur de métaux quant ils ont des sacs (pour éviter les vols)

_ être en site occupé, tous les travaux qui doivent se faire dans le lycée actuel peuvent se faire que pendant les vacances ce qui veut dire pendant les 2 mois d'été et les petites vacances

_ avoir trois bâtiments différents à des stades d'avancement différents

_ être entreprise Tout Corps d'Etat avec un sous-traitant local qui lui fourni l'appui administratif et logistique (main d'oeuvre et petit matériel)

 

Tout ca fonctionnait très bien les premiers mois, le temps que chacun fasse ressortir sa vrai nature. Et, selon moi, l'entreprise a commis quelques négligences lors de sa réponse: la quantité de choses à reprendre, en effet des parties ont été sous-chiffrés et par conséquent elle doit reprendre plus de choses que ce qu'elle pensait, la qualité de la main-d'oeuvre local qui est très faible et composé de journalier qui ne viennent parfois que pour quelques jours, le temps d'avoir un peu d'argent ou trouver un chantier plus rémunérateur. Et l'un des points qui m'a le plus choqué est le problème raciale. En effet, le pays est tenu par les maures blanc qui ont pour habitudes d'utiliser les sénégalais comme homme à tout faire, pour les autres ethnies c'est un peu le cas mais moins. Or là on se retrouve en situation inversé où les sénégalais donnent les ordres et dirigent des maures et du coup ca coince chez certains. Résultat, le sous-traitant fait ce qu'il a envie, quand il a envie, pas forcément bien. Parfois même c'est l'ouvrier ou le chef d'équipe qui décide, il prend un ou deux gars et les met ailleurs alors qu'ils étaient occupés à autre chose, ce qui donne un nombre infini de micro-chantiers non terminés.
Du coup, vous pensez bien qu'à un moment ca a coincé. J'ai donc fait mon 1er gros scud, faisant suite à un chef d'équipe qui m'a certifié certaines choses qu'il n'a pas fait, plusieurs fois. Cette personne a été sorti du projet depuis. Ce mail a plutôt bien marché mais je suis rentré en France et tout a été réduit à néant.

Mais malgré ces soucis, ca a quand même avancé comme vous pouvez le voir.

 

Photo d'aout à septembre:

 

 

 

Depuis, il y a eu un petit recadrage de l'architecte et de mon chef qui ont remis les choses sur les bons rails et on en est là maintenant:

 

 

 

Promis, je ferai un article sur le meilleur du pire :)


23/11/2016
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Un avant gout de mon boulot

     Comme je vous l'ai raconté au début, mon chantier principal est arrêté pour diverses raisons et devrai reprendre très prochainement (reprise le 6 juin pour la préparation et à partir du 10 à fond)

 

     Du coup, vous vous demandez surement, qu'est ce que je fais de mes journées depuis janvier? Et bien pas grand chose, j'ai commencé l'espagnol, regarder quelques films, je suis devenue un pro de la Belote et Counter Strike en ligne, squatte intense de facebook... Mais pendant les vacances scolaires, le lycée étant vide de tous ses élèves, on peut réaliser des travaux sur quinze jours. Du coup je vais vous présenter ces quelques travaux que j'ai eu à suivre pendant les vacances de février et d'avril. 

 

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ATTENTION: LES IMAGES QUI VONT SUIVRE NE SONT D'UNE GRANDE VIOLENCE, UN RISQUE DE CRISE DE FOU RIRE EST IMPORTANT. A NE PAS METTRE SOUS TOUS LES YEUX

 

Reprise de lanterneaux: vacances février et avril:

 

      Le contexte:

     

      Suite à de gros coups de vents lors d'un précédent hivernage (saison des pluies et des vents), une partie des lanterneaux du nouveaux gymnase se sont envolés, par chance ca n'a fait aucune victime mais du coup le lycée s'est retrouvé avec des trous dans sa toiture. Après expertise (enfin n'importe quel pinpin aurait pu le dire), il s'est avéré que les travaux avait été mal réalisés et que les vis employées n'était pas conformes. Oui oui, tu as bien lu des vis, des vis à bois pour fixer des lanterneaux en polycarbonate sur une structure métallique. WTF!!! A quel moment les mecs se sont dit "T'inquiète ca va le faire" !!! Avec ca on ajoute un gros vent marin chargé de sel et une structure métallique fait avec de l'acier non traité...

 

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  Structure métallique non traitée + vent marin = pas bon 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

   Ca passe t'inquiète...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

      Il a fallu donc fallu faire reprendre la toiture par une nouvelle entreprise comme l'ancienne a coulée (étonnant vu la qualité de travail...). C'est une entreprise marocaine avec une antenne locale qui a donc été sélectionnée par mon prédécesseur pour réaliser ces travaux. Les travaux était initialement prévu pendant l'été 2015 mais les travaux n'ont pas commencés à temps et ont dû être ajournés pour cause d'hivernage. Une petite partie a été faire pendant les vacances d'octobre.

     Elle aurait dû donc finir pendant les vacances de Noel mais elle n'a pas pu à caiuse des fêtes religieuse. Apparemment le patron et ses employés fêtent Noel en Mauritanie, bon ils sont tous musulmans mais c'est un détail (tu la sens l'excuse foireuse?). Du coup peu de temps après mon arrivé, on a convoqué l'entreprise et on lui a fait un peu peur en lui faisant comprendre qu'elle avait du retard et que par conséquent si elle ne venait pas faire les travaux on appliquerait les pénalités, à 150€/jour avec 6 semaines de retard, je vous laisse calculer la note.

 

     Opération à réaliser: 

 

_ Déposer les plaques existantes

_ Gratter les structures métalliques pour les renforcer

_ mise en peinture des structures

_ renforcement des structures existante en soudant des plaquettes métalliques pour mettre un système vis/boulons

_ pose des plaques polycarbonates

 

Bref rien d'insurmontable pour une entreprise européenne classique, mais on est pas en Europe...

 

 

Les travaux ou la couverture version mauritanienne

 

     Le chantier devait commencer à 8h, à 9h00 le 1er gars de l'équipe arrive et tout le monde est vaguement opérationnel à 10h00. Le matériel est ramené au fur et à mesure par le patron qui fait 5-6 aller-retour quotidiens. Il a beau y mettre toute la volonté du monde, il est pas prévoyant pour un sous, désorganisé, bref, un modèle de gestion de chantier.

       L'entreprise est là et c'est le principal, 10 personnes sont présentes, ca va dépoter, ils ont deux semaines soit 10 jours ouvrés pour réaliser la 1ère phase des travaux, soit 4 lanterneaux, c'est jouable avec un minimum d'organisation pour n'importe quelle entreprise. Le 1er jour se déroule assez tranquillement avec la venue des équipes et du matériel, la mise en place des baches au sol et des filets de sécurité, l'installation quoi et le début de la dépose des lanterneaux. Et là, ca commence, bienvenue en Afrique, avec la prise en compte et la gestion des risques proche du néant. Attention, ces images sont déconseillées à un jeune public:

 

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   Début de l'accès en toiture

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Préparation des filets

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Oui oui c'est bien du chaterton avec des dominos

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   Branchement au réseau

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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 Sans commentaires...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

        Et puis vient le moment où les soudeurs bossent, tu vois le 1er poste ok ca va, et tu vois un truc tu te demandes ce que c'est et là tu réalises que c'est un poste à souder:

 

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 Un vrai poste à souder

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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   C'est quoi?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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 Quand j'ai compris que c'est un vrai poste à souder

 

 

 

 

 

 

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  Il avait le choix entre les lunettes ou les gants et le filet de sécurité 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

       Et puis la semaine a avancé, un coup ils étaient 8, un coup 4, un coup il y avait personne, résultat j'ai explosé mon forfait téléphone, le patron filtrait mes appels. En fin de semaine, aucun des 5 lanterneaux étaient terminés (oui ils en ont démontés un en plus, ils aiment le sport), les peintures finis à moitié, ca sent pas terrible. Je mets un coup de pression au patron et du coup il bosse samedi en plus, pour rattraper son retard. Mais c'est bien d faire venir tes gars le samedi, mais si tu surveilles pas, rien n'avance, résultat ils étaient au même point vendredi soir et samedi soir, ils se sont tournés les pouces. J'ai un peu eu le sentiment de me faire prendre pour un con en venant controler. Le patron me promet de venir le dimanche matin, ce qu'il fait pour un résultat identique avec en prime un ruinage de ma grasse mat...

 

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  Mon état d'esprit dimanche soir

 

 

 

 

 

 

 

 

      La dernière semaine arrive, le maitre d'oeuvre met la pression pour renforcer les équipes et je me dis que ca va le faire il reste plus qu'à mettre en place quasiment. Quasiment, c'est le bon terme, ils mettent 4 jours à mettre la nouvelle structure en place. On est le dernier jour ouvré et là il reste 5 lanterneaux (oui à poser en sachant que le vendredi de 13h à 16h c'est la grande prière et donc pas de boulot... 

 

      Voilà l'avancement à 18h le vendredi soir, soit 2 jours avant la rentrée:

 

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 Il reste alors 3 lanterneaux à commencer et 2 à finir

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

Ce soir là on a fini à 21h, oui le patron trouvait pas de lumière pour bosser de nuit...

 

     Samedi du coup, on bosse et je mets une grosse pression toute la journée au patron et au final on arrive à finir "dans les temps", enfin samedi à 20h quoi, ca permet de faire le nettoyage du chantier le dimanche. Honnêtement, jamais de la vie je pensais qu'on puisse finir à temps, en une journée ils ont fait plus qu'en 10 jours de travaux.

 

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 Résultat final

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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 Moi le samedi soir

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les travaux phase 2

 

     On prend les mêmes et on recommence pendant les vacances d'avril. Les travaux se sont globalement mieux déroulés même si on a fini le samedi encore, à cause d'un problème d'approvisionnement des vis chromés qui ont été stoppées 3 jours à la frontière suite à la découverte de drogue dans un autre camion, ces vis étant introuvable ici...

 

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  Toujours un accès sécurisé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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   3 jours d'arrêts durement occupés

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Résultat final

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et sinon mon avis sur la qualité global des travaux:

 

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      Voilà, c'était un petit avant-gout de ce que je vais très probablement vivre dans les prochains temps mais ca n'entame en rien mon envie et ma détermination.

 


03/06/2016
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1ère excursion dans les terres - Terjit - Atar

Nouvel article = nouvelles aventures, 1ère excursion dans les terres et 1ère oasis.

 

Rendez-vous en terre inconue - Terjit

 

   La vie d'expat est fait de départ et d'arrivée, les départs des anciens se succèdent depuis mon arrivée, leur temps ici est révolu, une nouvelle vague de VI/expat arrive au fur et à mesure. Ces départs entrainent beaucoup de fêtes mais également des regrets de chacun de ne pas avoir suffisamment visité ce pays et c'est comme ca que j'ai pu me greffer sur une visite à l'intérieur du pays.

 

Destination ==> L'oasis de Terjit et ses alentours. 

 

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     Mon 1er départ à l'intérieur des terres et à l'extérieur de Nouakchott, 1er départ avec notamment les différentes contraintes imposées: obligation de trouver 2 véhicules avec l'ensemble des passagers clairement identifiés (Nom, prénom, paseport, numéro de permis et numéro de plaques pour les conducteurs), itinéraire à définir clairement en tenant compte des temps de pause, faire une demande papier au chargé de sécurité contresigné par mon responsable sur place 7 jours avant le départ, présence d'un guide fortement souhaité... 

      Toutes ces contraintes n'entament pas notre motivation et notre envie de découverte. Réponse positive de la demande, tous les voyants au vert, il y a plus qu'à...

 

     L'itinéraire sera simple Nouakchott => Akjoujt => Terjit  soit 4h de route dans un bon état général (Akjoujt étant la ville du président). Après un départ quelque peu retardé (démarreur enclenché avec une pierre, achat d'eau, d'essence, pain de sable...), on commence à sortir de la ville pour aller vers notre 1ère étape.

Et là: plus rien, le désert, le vrai, celui où il fait chaud et où il n'y a rien sur des dizaines de kilomètres alentours hormis quelques camions hors d'age et quelques villages qui agrémentent notre trajet et des gens qui marchent sur le bord de la route en faisant du stop et en espérant un arrêt d'un camion ou d'une voiture mais peu importe, le temps qu'ils passeront là à marcher en plein cagnard, Dieu est avec eux et si il le souhaite, ils avanceront avec une voiture. Les paysages varient un peu, les couleurs des dunes également, le défilé des villages et hameaux continuent et avec ca des questions me viennent: qu'est ce qui poussent les gens à rester là, loin de tout, loin de tout le confort moderne, de l'eau courante, de l'électricité, de commerces? Que font ces gens de leur journée, loin de toute activité économique traditionnelle? Ou encore de manière plus pragmatique, comment et que mange t'il, le 1er magasin ou même jardin potager se trouve à des dizaines de kilomètres? 

Entre temps j'ai eu quelques réponses, ces personnes sont soit bergers avec quelques bêtes à surveiller ou le plus souvent ils vivent de petits boulots (par exemple: ils creusent des trous pour récupérer des coquillages pour le béton), vont en ville soit quotidiennement ou le plus souvent partent pour la semaine gagner un peu d'argent pour la famille. L'eau est stocké dans des bâches à eau qui leur permets d'avoir une réserve. Cette eau est ainsi stockée sans mouvement pendant quelques temps, avec les problèmes sanitaires que ca peut engendrer. La nourriture stockée est principalement constituée de denrée facilement entreposable et non périssable (ex: riz, lentille...)

 



 

 

1er arret Akjoujt

     Voilà, notre 1er véritable arrêt après 3 bonnes heures de route en plein désert. Nous voilà enfin arriver à Akjoujt (prononcé Akjouche). Nous retrouvons un semblant de ville qui présente le seul intérêt d'être à mi-chemin de Terjit et nous permets de nous arrêter pour manger le midi, faire une pause thé (ou prière), une pause pipi et nous ravitailler en boisson. La ville en elle-même semble être à l'arrêt avec son ancienne mine de cuivre à l'abandon et sa carrière qui tourne au ralenti, un des signes de modernité que l'on peut voir cependant et qui frappe c'est la présence de lampadaire à LED avec des panneaux solaires intégrés pour éclairer la route. Comme je vous l'ai écris plus haut cette ville est la ville de naissance du président actuel et par conséquent, elle bénéficie de quelques avancées supplémentaires. L'idée du LED est intéressante sur le principe mais mettre un mat tous les 5m de part et d'autre de la route, à moins d'être à Vegas et ne jamais nettoyer les panneaux, je vois pas trop l'intérêt...

 

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         Après s'être arrêté à une dibiterie (découpe de viande) nous allons sous une tente (khaima, prononcé raïma) avec un peu de moquette au sol, des matelas pour se reposer et manger tranquillement. Nous nous déchaussons (jamais de chaussures sur les tapis où dans une khaima!), le 1er des 3 thés nous est servi, entre temps notre guide choisi les morceaux de chèvres qui seront débités et qui nous serons servis. La viande est entreposée à l'extérieur et sans être réfrigéré, là on se dit que si on ne choppe pas une bonne diarrhée (ou pire) on sera très chanceux!!! Un quart d'heure plus tard, la viande est prête à manger. Et petit supplément pour le gout, ce sera mangé avec les doigts et pour compliqué le tout, on mange uniquement avec la main droite, la main gauche étant réservée aux choses impures.

Au menu: Chèvre et baguettes, oui pas de légumes, ca sert à rien! Ce pays est un pays de viandeux, la culture du légume en accompagnement est vague alors quand on leur parle d'être végétarien, on passe un peu pour des extraterrestres...

 

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Et bon appétit biensûr!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Verdict: 

    La viande de chèvre c'est pas mauvais du tout, c'est moins fort que du mouton, un peu gras mais pas mauvais. Et le top c'est qu'on a pas été malade, la viande avait été tué ce matin et était encore "fraîche" du coup.

 

     Le temps de se nettoyer un peu les mains, reboire le thé et on repart avec pour destination finale Terjit

 

Atar - Terjit

 

    Et c'est reparti pour une nouvelle route, légèrement plus défoncé que précédemment mais restant globalement en bon état. Après avoir passé un des nombreux checkpoints routiers (plus d'une quinzaine à l'aller), nous commençons à toucher au but et arrivons dans l'Adrar avec ses montagnes et on a un peu le sentiment d'être dans un western spaghetti avec ses montagnes et ses couleurs. Et surtout ce silence, aucun bruit humain, seulement le bruit du vent, rien d'autre, on est seul au monde.

 

 

     Finalement, on arrive et là c'est un peu le choc. Après plusieurs de sable et de néant, on arrive là, de la verdure partout, on sent une certaine fraicheur dans l'air, il y a des petits cours d'eau partout dans l'oasis assurant ainsi l'irrigation, de l'ombre, une certaine forme de quiétude. Tout de suite, l'hotelier chez qui nous allons passer la nuit nous amène le thé, des amandes, des noisettes et des dattes, une sorte de reste de l'époque des caravanes. Nous passerons la nuit là, sous la tente après avoir mangé le repas confectionné par l'hôtelier. Mais d'abord on discute un peu, on se repose un peu de la route, on prend le temps de boire les thés, on décharge les voitures et après un certains temps, on se remet en route pour visiter un peu plus la vallée et voir un peu les alentours. 

     Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les alentours sont plutôt à l'abandon, avec la zone rouge toute proche et l'arrêt du Paris-Dakar qui passait tout à côté, la majeure partie des campings ou auberge sont définitivement fermés, seules restent ceux qui avaient une petite production de dattes où les natifs. Quant à la vue, je vous laisse juge:

 

 

 

     Repas du soir: Couscous marocain, de très loin le meilleur que j'ai jamais mangé. Et comme le midi, on mange avec les doigts mais autant c'était assez facile avec la viande sur du pain, autant avec la semoule du couscous, l'opération est plus compliqué. En résumé c'est un vrai carnage, j'en mets partout sauf dans ma bouche. Après ce copieux repas (il en avait suffisamment pour compenser la perte), on continue à discuter autours d'un feu, en buvant du thé évidemment, et vient l'heure de se coucher. Et là dans une bêtise absolue, on parle de dormir à la belle étoile pour profiter de la plus belle nuit étoilée que j'ai jamais vu mais on a beau savoir que la nuit dans le désert peut être fraêche on y croit pas trop, grosse erreur... Mon sac de couchage était prévu pour minimum 10° et vu comment j'ai eu froid, on a dû tourné à 5-7° max, on s'est caillé comme jamais, c'était affreux et même la plus belle des nuits étoilé ne compensent pas ça. Et pourquoi ne pas rentrer sous la tente me demanderez vous? On était 5 mecs à vouloir dormir dehors, et personne a voulu craquer en 1er, fierté mal placé quant tu nous tiens...

   Le résultat des courses est une nuit très courte (max 4h) mais un lever de soleil magnifique et un petit déjeuner au top qui nous permettent d'attaquer la 2ème journée dans de supers conditions.

     

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 Jour 2: Mhairith et Atar

       Deuxième jour avec pour but une visite d'un autre oasis dans une vallée voisine et départ pour Atar dans l'après-midi pour y passer la nuit afin de faire une petite randonnée dans le désert le lendemain matin.

       Du fait d'un accès compliqué, on est obligé de laisser la voiture de notre guide à Terjit pour éviter l'ensablement, du coup, on se retrouve à 8 dans un pick-up, 5 dans la cabine 3 sur la benne. Histoire de rigoler, je décide d'aller dans la benne et heureusement que le chauffeur évitait les nids de poules...

 

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       Après une petite heure de route on arrive sur site et la vue est à couper le souffle, l'oasis est enserré entre de falaises rocheuses ce qui fait que 'lon surplombe complètement la vallée mais du coup on doit descendre ces falaises pour accéder au village. C'est parti pour 15min de descente sur des roche en espérant ne pas y laisser une cheville. Notre guide en bon mauritanien est en tong, normal...

 

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 Prêt pour la descente

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

      Une fois arrivé au village, c'est un autre choc, pour moi en tout cas. On a beau connaitre ces photos et sans vouloir faire dans le misérabilisme ou le moralisateur à deux balles, on les a tous vu mais quand on est confronté à la pauvreté et les conditions dans lesquels vivent ces gens, ca fait un réel choc et ca remet un peu les choses en ordre. Ces gens sont loin de tout, les vêtements sont usés au delà de tout, loin de touts le conforts modernes, les ordures et déchets sont jetés au bas de la dune, créant une décharge à ciel ouvert au pied du village. Bref, j'arrête là, ca fait trop moralisateur et cliché et ce n'est absolument pas le but recherché.

     Malgré cela, nous sommes accueillis par les gamins avec des sourires immenses et tout content de voir des gens et un peu d'activité autre au village. Le plus drole je crois était de voir comment dès lors que l'on prenait en photo un gamin les autres s'agglutinaient pour que nous les prenions tous en photo et pour leur montrer après ces photos. Mon plus gros regret est de ne pas avoir été mis au courant par nos guides que nous allions dans un village pour ramener quelques bricoles ou des gateaux pour les gamins, nous nous sommes pointés dans le village, tous les gamins nous demandaient des petits présents et qui ne comprenaient pas trop pourquoi on avait rien à donner (il était hors de questions de donner de l'argent aux gamins pour ne pas les habituer à mendier).

 

 

     Après une petite balade dans l'oasis (avec mini 5 gamins par personne) et une tentative de descente de dune en luge, nous tombons sur le médecin du village qui gère "l'hopital" du coin et qui veut bien nous montrer ses locaux. Comme pour le village, la comparaison avec ce que l'on connait est sans appel, leur installation est d'un autre age, la salle d'accouchement est dans un état catastrophique, je commence à comprendre le haut taux de mortalité à la naissance du pays (56 décès pour 1000 naissances). 

 

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 La salle d'accouchement

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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 la salle d'observation médicale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

       Je ne vais pas vous faire le coup de "en voyant ca, je vais changer" et toute la clique de cliché qui vont avec mais une chose est sûr, c'est que ce que j'ai pu voir me fait réellement réaliser la chance que j'ai eu de vivre en Europe et en particulier en France avec un système de santé qui n'est pas parfait mais qui permet à chacun de venir se faire soigner relativement facilement.

       Je vous rassure, en me lisant vous pouvez penser que ca nous a tous filé le bourdon et tout mais non, ca nous a fait réaliser des choses mais ca reste pour moi un très bon moment du week-end surtout avec les gamins.

 

     Bref, après ca on s'est remis en route, on a récupéré la voiture, direction Atar, chef lieu de l'Adrar, ville où a résidé Jacques Chirac quant il est venu en Mauritanie (tous les Mauritaniens en parlent encore ici). La ville a rien d'exceptionnel, c'est une ville typique mauritienne avec son marché couvert, ses boutiques, ses petits mécaniciens partout, ses militaires/gendarmes qui circulent un peu partout. Nous arrivons à l'hotel vers 15h après avoir été cherché un tiéboudienne (riz au poisson, plat typique sénégalais) que nous avons partagé tranquillement à l'ombre de la khaima, autour d'un bon thé. après avoir somnolé un peu, nous sommes repartis tous en ville pour permettre à notre guide de cuisiner un tajine pour le soir. Celui-ci afin de nous garantir des prix décents, nous a demandé de rester chez un "ami" à lui le temps qu'il fasse les courses nécessaires. Nous attendons donc là quelques temps avant d'aller acheter des foulards (histoire de parfaire le look de touriste).

     Après cela nous rentrons à l'hotel, nous nous installons dans la khaima, discutons tranquillement jusqu'au soir tout en préparant le repas, celui-ci est pris tranquillement sur les banquettes, nous continuons à discuter, en buvant le thé (encore). Vers minuit, exténué, je décide d'aller me coucher quant un ami d'un des guides arrivent avec un couscous de dromadaire (la spécialité mauritanienne). Du coup, pas le choix, on est "obligé" de faire honneur au plat et le manger, ca implique remanger seulement 2h après notre dernier repas... On continue à manger à la main, (on a pas utilisé de fourchettes de tout le week-end), c'est très bon, un peu gras mais bon. A la fin du repas, j'ai juste l'impression d'avoir pris 15 kilos. Un petit concert improvisé de notre guide et nous allons nous coucher vers 2-3h du matin. Au top pour pouvoir aller faire une petite randonnée dans le désert le matin.

 

    Jour 3: Randonnée et retour

 

     Réveil le lendemain matin un peu difficile mais super opé pour la rando, on prend le petit déjeuner tranquille, certains vont faire réparer les pneus de la voiture et on est à taquet pour marcher 2-3h dans le désert sauf que si nous nous sommes prêt, le temps moins. 

    Eh oui de février à avril, c'est la période des vents de sables et des tempêtes, en l'occurrence là on se retrouve au milieux d'une tempête de sable où on ne voit plus à 20m, résultat, on est obligé d'annuler la rando par mesure de précaution, ca pourrait être dommage de se perdre dans le désert. Du coup, on reste à l'auberge en attendant le repas du midi (dromadaire: bosse et abats accompagné de baguettes), on fait des tests de turbans (mode touriste: on) et on rentre dans l'après-midi avec un temps assez particulier, digne des scènes de Star Wars sur Tatooine.

 

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Le retour se fait donc tranquillement avec toutefois une petite crevaison pour la voiture de notre guide en fin d'après-midi.

 

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Et voilà pour ce 1er week-end mauritanien.

 


18/05/2016
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La 1ère visite et bonne arrivée en Mauritanie

     Comme son titre l'indique, ce nouvel article portera sur ma 1ère visite du chantier et la découverte des quelques joyeuseté que me réserve la construction.

 

 Les constructions, le vif du sujet:

 

 

     Comme je l'avais écris dans mon précédent article, l'ensemble de la construction se constitue de 3 bâtiments (CDI, Administration et collège/lycée). Lors de la visite des entreprises, j'avais eu droit à une 1ère visite très rapide du chantier pendant laquelle j'ai pu me rendre compte de l'avancement des travaux. Lors de cette première visite, je n'ai pas pu aller partout et je n'ai pu que voir très brièvement l'étendue du chantier (des dégats?) et me rendre compte vraiment de l'état d'avancement réel du chantier.

     Après avoir enfin réceptionné ma malle avec toutes mes affaires (en tant que VIE on peut s'envoyer 150kg d'affaire personnelle hors denrées périssables), j'ai enfin pu chausser mes chaussures de sécurité et aller visiter en profondeur le chantier. C'est donc armé de mes chaussures, de mon courage et d'un appareil photo que j'ai commencé la visite.

 

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 1er selfie sur le chantier (on notera le sourire naïf d'avant la visite).

 

 

 

 

 

 

 

 

        Et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est pas triste: des échafaudages tenus par un fil de fer, un coffrage de cage d'ascenseur qui monte les étages très "créatif", des poutrelles Doka qui servent à tout, un réseau électrique posé à coté des chemins de câbles avec les chemins de câbles à coté, la découverte du béton coquillage (concept local non breveté), des salles cablées à coté de salles non cablées alors qu'elle devrait l'être, des murs pas droit...

        Bref un nombre de joyeuseté assez impressionnant, je vous laisse juge...

 

 

 

 

  Alors vous en pensez quoi? Le pire, c'est que ca me fait pas peur.
 Le début des travaux était prévu pour mi-avril, suite à quelques soucis on débutera courant juin je pense (j'espère). C'est un vrai défi avec un super projet et je suis persuadé que si je réussi ici, je serai tranquille en rentrant en France et dans pas mal d'endroits. 

 

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 Mon état d'esprit 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


09/05/2016
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La découverte des installations et du projet - 1ère semaine

 

    Ma 2nde mouture, qui sera moins longue que la 1ère (je pense). Dans cet article, je vais vous présenter un peu le lycée, le projet, ses "quelques" soucis, ses modifications et parler un peu de ma 1ère semaine ici.

 

Le projet:

     

    Avant de vous présenter le projet en lui-même, je vais vous présenter rapidement le lycée français Théodore Monod de Nouakchott et les raisons du projet. (Pour Théodore Monod c'est un naturaliste français qui eu un réel poids ici, allez sur Wikipédia si ca vous intéresse).

     Le lycée français de Nouakchott a été construit en 1982 par le cabinet "l’Atelier du Désert" d’André Ravéreau. Malgré la date de construction, ces bâtiments restent des constructions de très bonnes factures avec une vraie réflexion bioclimatique qui n'a rien à envier au construction actuelle, ce qui permet au lycée de limiter l'utilisation des clim la plupart de l'année. Au fil du temps, ce qui était à l'origine une école maternelle et primaire est devenue un lycée français allant de la maternelle petite section jusqu'au lycée avec les trois bac généralistes. Le lycée a donc grandi au coup par coup créant un micmac dans la répartition des salles et des différents espaces entre lycée, collège et primaire. En gros, les lycéens étaient en pause dans la même cour que les primaires et maternelles.

     A présent, le lycée est arrivé à saturation en terme d'effectif (917 élèves et environ une centaine d'encadrants) et d'espace. Du fait d'une forte demande locale (malgré des frais de scolarité élevé comparé au niveau de vie) et de la saturation des classes, il est devenu très difficile de scolariser son enfant au sein du lycée avec notamment le passage d'un examen d'entrée pour les primaires (cet examen vaut pour tout les élèves, y compris les enfants des profs expatriés). Devant la réelle demande des parents et des équipes enseignantes, le potentiel d'augmentation et la vétusté des installations, l'AEFE a décidé de lancer une opération de construction/rénovation pour le lycée français de Nouakchott dès 2010.

 

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    Vue aérienne des bâtiments en 1983

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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      Le plan d'organisation du lycée avant restructuration (la superficie est restée identique)

 

     

 

 

 

 

 

  

 

 

       De plus, en raison de craintes sécuritaires et au vue du type d'élèves présent dans le lycée (enfants d'expatriés, de ministres, de notables locaux...), il a été souhaité de limiter au maximum les sorties des élèves. Par conséquent, il a été fait le choix de construire des installations sportives (gymnase + halle + piste d'athlé) pour le lycée afin d'être le plus autonome possible.

 

        L'idée du projet était donc de construire en priorité les installations sportives puis réaliser la rénovation de la partie primaire et maternelle et regrouper les parties collège et lycée dans un nouveau bâtiment. De nouveaux bâtiments CDI et Administration seraient également créés. Les actuels bâtiments CDI, administration et intendance serait transformés en salle de classe, salle polyvalente... La création des bâtiments Admin et CDIi engendrerait la destruction du lycée qui serait "transféré" dans des modulaires pendant la durée du chantier (prévue pour 18 mois). Il est également prévu dans ce projet la création d'installation technique (groupe électrogène, stabilisateur de tension, TGBT, surpresseur et bache à eau) ainsi que la création d'une cafétéria et d'un foyer pour les élèves. Vous avez suivis? Comme vous voyez le projet initial était très ambitieux. 

         L'opération a été validée en 2010 pour un montant global de 6.5M€, ce qui représente un investissement considérable pour le pays (le salaire moyen ici est d'environ 40.000 MRO soit 115€/mois).

 

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      Le projet initial

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 La 1ère opération: Le plateau sportif

 

    En 2010, le marché de construction d'un plateau sportif a été lancé et attribué aux cabinets d'architecte TASMIN (suivi local) et TERRENEUVE (conception et suivi). Ayant très peu d'information sur ce projet, je vais être assez bref. Si j'ai bien compris, le marché a été découpé en 2 parties, une partie pour le gymnase et la halle, attribué à une entreprise locale et une seconde partie pour la partie piste d'athlé, attribué à une entreprise chinoise.

    

      Si le résultat a l'air de bonne facture, ca n'est que d'apparence, il y a eu de nombreuses malfaçons durant le chantier. La plupart ont été levées à la suite de l'opération et certaines sont en cours de réalisation (ca fera l'objet d'un prochain post). Ces malfaçons peuvent s'expliquer de différentes façons:

     La 1ère étant le manque de savoir faire, en effet, ce bâtiment est le 1er du genre en Mauritanie. Ce sont les 1ères installations sportives de ce niveau ici et par conséquent le savoir faire n'est pas forcément à la hauteur d'exigences européennes, même au rabais.

     La 2nde est le manque d'organisation de la part de l'entreprise, celle-ci n'ayant que très peu d'expérience et travaillant avec une main d'oeuvre peu qualifié, le plus souvent journalière. Ce qui fait que l'on croisera certaines équipes un jour et une équipe au 3/4 changée le lendemain, entraînant inévitablement "quelques" pertes d'informations. Il faut savoir aussi qu'il y a rarement des entreprises très structurées comme en Europe avec une structure type chef de projet> un conduc > un chef de chantier > chef d'équipe > ouvriers, ici le schéma est plus Chef d'entreprise > Chef d'équipe > ouvriers voir même Chef d'entreprise > ouvriers.  Le chef d'entreprise étant rarement présent.

    La 3ème est, selon moi, les contrefaçons que les chinois se font un plaisir de refourguer ici et qui sont achetés par des entreprises désirant réduire ses coûts d'achat et avoir pour se faire une plus grande marge.

 

   Le montant de l'opération est revenu à environ 2.5M€ (tout compris) et a été achevée en 2013. Depuis quelques soucis sont apparus, notamment l'arrachement des lanterneaux lors de l'hivernage 2014 (Pour info, l'hivernage est la saison des pluies allant d'août à septembre/octobre, avec de forts vents, de fortes pluies, de très fortes chaleurs et des inondations fréquentes du fait d'une nappe phréatique affleurante). 

 

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 Ca aura tenu moins d'un an (on notera la rouille)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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   Avec des vis à bois, forcément c'est moins bien...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2ème opération: la rénovation / extension

    Fort de son 1er succès, l'AEFE a lancé sa 2ème opération en 2010 et suite à un concours le cabinet Segond et Guyon a remporté la Maitrise d'oeuvre pour la partie architecturale et la cabinet MTC la partie BE. 

    Leur projet est plutot bien conçu et fait avec le savoir faire local tant sur le plan main d'oeuvre qu'au niveau fourniture, avec la préférence de matériau locaux classiques (agglos et hourdis) tout en respectant les principes bioclimatiques et en tenant compte des spécificités locales (absence de réseau d'assainissement, réseau électrique fluctuant et suranné...)

 

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    L'entreprise attributaire est l'entreprise sénégalaise Palm BTP qui réalise l'un de ses 1er chantiers en Mauritanie. Les travaux ont débutés au dernier trimestre 2012 et ont commencés par la construction de classes de primaire et la rénovation de 5 salles de classes primaires et maternelles. En parallèle, les travaux de démolition pour les nouveaux bâtiments avançaient relativement bien et en septembre 2013, le premier gros soucis est arrivé.

 

    Lors du remplacement de l'intendant du lycée (un poste d'expat est limité à 5 ans), le précédent intendant a, à son retour en France, avoué le détournement d'une partie des fonds de l'opération. Ce qui fait un trou dans la caisse non négligeable puisqu'il y a eu environ 2M€ qui sont partis dans la nature. (Je sais que je devrai utiliser le conditionnel quant on parle d'une accusation mais cette personne ayant avoué et s'étant rendue d'elle même à la police, il ne me semble pas vraiment nécessaire de l'utiliser)

 

http://www.leparisien.fr/faits-divers/le-comptable-d-un-lycee-francais-en-afrique-soupconne-d-avoir-detourne-2meur-24-09-2014-4159987.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.com%2F

 

   L'entreprise attributaire ayant sous-évalué le coût des matériaux techniques, il a été fait le choix de faire un avenant au marché et payer directement les fournisseurs afin de continuer la construction du chantier. En janvier 2014, l'entreprise avait réalisé la plus grosse partie du gros oeuvre mais celle-ci, rattrapée par sa mauvaise gestion va décliner jusqu'en juin 2014, date de l'arrêt complet du chantier après plusieurs mouvements de grèves dû au non paiement des salaires et d'un ralentissement considérable des cadences de travail. Il s'avérera que l'entreprise était en cessation de paiement et par conséquent n'est plus à même de réaliser le chantier. A ce moment là, environ 80% du gros oeuvre a été réalisé.

   L'entreprise ne répondant plus aux demandes de reprise du travail, le marché a donc été cassé, avec réalisation d'un état des lieux, d'un inventaire. Une partie des travaux ont été mis en régie et donner à des entreprises tierces afin de permettre à l'établissement de garantir un nombre de classe suffisant et assurer la continuité des cours. Il a donc été réalisé entre juin 2014 et fin 2015: la pose de modulaires supplémentaire, la réalisation des locaux techniques, l'achèvement de 5 salles de cours (2 en maternelle et 3 collège/lycée) et la rénovation de sanitaires. 

   A l'heure actuelle, l'entreprise est toujours vivante, la justice sénégalaise s'étant prononcée contre la liquidation de l'entreprise pour obliger le dirigeant de celle-ci a épongé ses dettes et a saisi ses biens. De cette situation naît plusieurs tracas tel que la présence de matériel sur place qui appartient à l'entreprise (grues, tuyauterie, bétonnière...) qui sont théoriquement saisis par la justice sénégalaise et mauritanienne mais celle-ci n'ont ni le pouvoir de rentrer sur le campus d'une ambassade, ni les moyens de saisir ce matériel. Cette situation devrait se débloquer très prochainement puisqu'un administrateur a été nommé par l'entreprise pour la représenter en Mauritanie, je vais donc être amené à négocier le rachat ou la vente des matériaux présents sur le chantier, ca va être beau...

    Le chantier étant réaliser pour le compte d'une entreprise publique, l'AEFE a dû relancer une consultation publique pour permettre de trouver des entreprises susceptibles de bien vouloir reprendre le chantier. A la suite de l'analyse des offres, il est apparu que le projet ne pouvait plus être gardé en l'état dans la mesure où toutes les entreprises finalistes étaient trop chère (forcément avec 2M€ en moins c'est plus dur de boucler le budget). La marché a donc été considéré comme infructueux. Il a donc été fait le choix de relancer un nouvel appel d'offre en revoyant à la baisse nos souhaits (abandon de la partie rénovation, foyer, cafétaria, vrd réduit au minimum).

 

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  Ma réaction quand j'ai tout appris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Vous avez tout compris? Mais si c'est facile, en gros:

 

_ On a tapé dans la caisse et il manque 2 M€

_ L'entreprise principale a coulé et le matériel présent sur site qui lui appartient encore a été saisi par la justice sénégalaise mais on est sur un territoire d'ambassade

_ Une partie des travaux a été réalisée par d'autres entreprises en attendant

_ On a essayé de trouver une autre boite en gardant le projet initial mais ca coute trop cher, du coup on retire des parties et on fait ce qu'on peut pour rentrer dans les clous.

 

 

   C'est mieux? Et là vous vous demandez: "A quel moment j'interviens dans cette histoire?" Et bien voilà:

 

 

Ma 1ère semaine:

 

  Voilà, ayant survécu à ma 1ère journée et découvrant un peu mon environnement et ses conditions, j'arrive au moment fatidique où on doit rencontrer les entreprises pour attribuer le marché de reprise. J'ai enfin accès aux pièces du marché en intégralité et les entretiens étant à la fin de la semaine, je dois lire toutes ces pièces (environ 400 pages) pour le mercredi soir, histoire de pouvoir comprendre les débats des jours suivants.

 

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    Quand j'ai vu les pièces à lire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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 Les fameuses pièces

 

 

 

 

 

 

 

 

     Au final, j'ai réussi à lire la majeure partie des pièces (c'est toujours aussi passionnant à faire) et survoler le reste. Je découvre ce que je savais déjà, même si c'est un projet "au rabais", il reste de nombreuses choses à faire et ce projet est vraiment intéressant et jamais je n'aurai eu un projet de ce genre en France. Certaines opérations seront de grandes 1ère pour moi, notamment la mise en oeuvre d'une station autonome de recyclage des eaux usées. Afin de déterminer l'entreprise la plus à même de reprendre ce chantier, il est prévu de réaliser un entretien de chacun des finalistes afin qu'ils puissent défendre leur projet et leur méthodo.

    Les trois finalistes sont une entreprise portugaise, une française et une sénégalaise (ça fait très début de blague quand même). Inutile de préciser que les Sénégalais partent avec un sacré handicap contrairement aux Français... Ces entretiens se dérouleront en présence du proviseur du lycée, de l'intendant, de mon responsable de Paris, de l'architecte et du bureau d'études, en gros je joue un peu ma crédibilité sur ces réunions donc je vais éviter de dire trop de conneries si possibles.

    Les entretiens commencent le jeudi matin avec la réception de l'entreprise portugaise puis le jeudi aprèm avec les favoris, les Français (groupe Fayat) pour enfin terminer le vendredi matin avec les Sénégalais. N'ayant pas le droit de communiquer sur le résultat des courses (marché en cours d'attribution), je vais résumer bréièvement les offres de chacun:

 

_ Les Portugais, offre dans les clous, jamais travaillés en Mauritanie mais a déjà fait de l'export et habitués aux standards européens pour de l'ERP. Ils viendraient avec un encadrement et du matériel acheté au Portugal.

_ Les Francais, ont l'avantage d'être Français, offre chère mais groupe sérieux. Encadrement français sur place et apport d'éléments supplémentaires avec une très grosse partie sous-traitée à des entreprises locales.

_ Les Sénégalais, offre dans les clous, viendraient avec un encadrement sénégalais, a déjà réalisé le lycée français de Dakar (construction plusieurs fois primée mondialement) mais il y a un réel traumatisme sur place avec les différents acteurs (équipe pédagogique, dirigeante et parents d'élèves) vis-à-vis des Sénégalais.

 

    Au terme de ces entretiens, le vendredi après-midi a eu lieu la réunion d'attribution du marché avec les différents responsables pour déterminer l'attributaire où au moins dégager le potentiel lauréat. Aux termes de débats un peu compliqué, il a été fait le choix de reporter cette décision d'une semaine pour permettre aux entreprises de fournir des compléments à leurs offres. 

     Ma semaine s'est terminée avec un apéritif dinatoire chez l'ambassadeur qui souhaitait connaitre le résultat des courses et mettre un petit coup de pression à mon responsable pour reprendre les travaux rapidement. Au passage, je suis désolé de vous décevoir mais chez l'ambassadeur il n'y a pas de ferrero rocher, je savais que la pub mentait ;) . Donc voilà je termine ma semaine en étant avec mon chef, l'architecte, le proviseur du lycée, le COCAC (attaché culturel), l'attaché de sécurité intérieur, l'attaché de sécurité extérieur (le numéro 2 de l'ambassade) et l'ambassadeur et MOI. Donc je mange bien, bois bien mais je me demande ce que je fous là et comme vous pouvez vous en doutez, je suis pas forcément hyper à l'aise avec tout ce monde... 

   Au bout de deux heures, on part et l'ambassadeur met un petit coup de pression et on comprend que ce serait quand même pas mal que ce soit les Français qui gagne malgré leur dossier...

 

 

cestpasfaux.gif Moi, pendant l'apéritif

 

Bon, finalement je crois que mon deuxième article est pas vraiment plus court. J'espère qu'il vous aura plu et si vous avez des questions n'hésitez pas.

 

Source:

 

  Théodore Monod (wikipédia)

  Le lycée en 1983 et ses principes

  La halle de sport

  Le projet du lycée

  Lycée français Dakar

 


28/04/2016
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